Prix_immobilier_parisVous êtes nombreux à être dubitatifs devant le comportement du marché immo parisien, et je vous comprends.

On a, d'un côté, la sensation générale d'une baisse, confortée par les gros titres des médias. Et cela donne, de notre côté, des appels de clients potentiels, qui commencent très souvent par "bonjour, je vous avais contactées l'année dernière, mon budget était un peu juste, mais comme je sais qu'aujourd'hui le marché a baissé et que les prix se négocient….etc…."

Et d'un autre côté, on a les derniers chiffres qui sortent, pas toujours présentés de manière très claire et qui sont paradoxaux: par exemple, le dernier baromètre mensuel de MeilleursAgents.com, révèle une hausse des prix parisiens de 0,3% au mois d'avril 2012. Les prix parisiens sont donc en hausse pour le 3e mois consécutif….

Pourquoi ce grand écart entre le "sentiment général" sur le marché, et la réalité?

Déjà, il y a confusion entre baisse des prix et baisse du nombre de transactions. Si les prix se maintiennent, le nombre de transactions lui, est en chute libre: de -35 à -40% sur Paris et la première couronne!…. Le peu de produits qui se vendent sont ceux sans défauts ou haut de gamme, ainsi que les petits produits d'investissement (de montant inférieur à 350 000 euros). Au moindre point négatif, les acquéreurs reculent, et le bien ne se vend pas.

Sur le terrain, c'est grosso-modo ce que nous constatons:

– Sur le marché des petites surfaces, un défaut important (grosse nuisance sonore, plan irrationnel, manque de lumière, etc….) "plombe" le produit qui ne se vend pas. En revanche, sur les petits apparts de qualité, c'est toujours la cohue, et quand ils sont au bon prix, ils partent vite et sans aucune négociation. J'ai visité par exemple la semaine dernière un petit 2P à 9000 euros/m2, rue du Faubourg St Martin dans le 10e. Baigné de lumière sur 2 cours larges, avec un plan parfaitement optimisé, refait et joliment décoré; à la 3e visite, bien qu'il soit au 4e étage sans ascenseur, les propriétaires avaient déjà 2 offres au prix.

– Dans notre pool de clients, nous n'avons plus de familles qui revendent un bien pour s'agrandir. Très souvent effrayés par le contexte économique et les annonces alarmistes, ces vendeurs/acquéreurs-là sont dans l'attente, et bloquent le marché de l'achat-revente  109799

– Au final, alors qu'on s'attendrait à être débordées par l'afflux de produits, émanant de vendeurs soucieux de réaliser leur transaction avant la baisse annoncée, jamais nous n'avons fait aussi peu de visites….

– Exception à cette pénurie de biens, le marché des grandes et très grandes surfaces: il suffit d'ouvrir les pages immo du Figaro pour voir défiler des 150 et 200 m2 à vendre dans le 16e…. Christine reviendra plus en détail sur le cas des grandes surfaces, car pour ma part je suis actuellement sur des recherches de petits appartements, où pénurie et manque de qualité sont vraiment au RDV!

L'humeur du marché parisien est donc au blocage généralisé, avec des prix qui n'ont pas encore décroché. Malgré tout, la baisse depuis longtemps annoncée devrait finir par avoir lieu: pour 2012, les notaires tablent sur un repli modéré du marché parisien, de l'ordre de 5%.