La semaine dernière, aux Etats-Unis, plusieurs géants du secteur de la tech ont commencé à inviter leurs salariés à reprendre un rythme de travail sur site, avec plusieurs jours de présence au bureau par semaine. Chez Apple, la consigne est claire : chaque employé va devoir travailler trois jours hebdomadaires au bureau (les lundis, mardis et jeudis) à compter de septembre 2021.

Sauf qu’en interne, cette nouvelle politique a du mal à passer auprès de certains salariés. En effet, nombreux sont ceux qui espèrent qu’Apple adoptera une approche plus flexible, en laissant ceux qui le souhaitent revenir sur site plus de trois jours par semaine, sans obliger ceux qui voudraient poursuivre davantage en télétravail à le faire également.

Cette allusion faite à la crainte de voir certains salariés démissionner suite à un retour forcé au bureau n’a rien d’une hypothèse. En effet, aux États Unis, plusieurs études ont montré que ce retour d’un travail sur site, entraîne des vagues de démission… Difficile challenge surtout dans un secteur de la tech où les opportunités d’embauche en télétravail se multiplient.

Pour beaucoup, le télétravail est un moyen de trouver son équilibre entre vie pro et vie perso. 

De solides arguments favorables au télétravail :

Permettre aux salariés de quitter les quartiers gentrifiés où les géants de la tech ont leurs bureaux pourrait avoir un effet bénéfique sur la vie locale et les prix de l’immobilier. Opter pour davantage de flexibilité profiterait aussi à Apple dans ses recrutements. Autant d’arguments que l’on entend également dans la bouche des dirigeants de Facebook ou Twitter qui, eux ont décidé de laisser complètement ouverte la porte du télétravail à ceux qui le souhaitent, même après la pandémie.

En France, le nouveau protocole sanitaire stipule que le nombre de jours en télétravail et sur site doit être décidé en concertation avec les représentants du personnel. La ministre du Travail, Elisabeth Borne, a indiqué que le télétravail resterait un acquis durable de la crise du Covid-19. Elle précise aussi que les employeurs auront l’interdiction d’obliger leurs salariés à revenir en permanence à compter du 9 juin.

 

De nombreuses entreprises sont en décalage avec les attentes de leurs salariés :

Certains salariés voient le retour au bureau comme une perte de temps. Celle liée aux transports est une des raisons qui revient le plus fréquemment dans les différents témoignages recueillis.

Après plus d’un an de crise sanitaire, sept salariés sur dix pensent qu’un retour en présentiel est « nécessaire pour la cohésion des équipes », mais la moitié des télétravailleurs ne veulent « pas revenir au bureau comme avant ».

Mais alors va-t-il falloir se forcer à revenir au bureau, coûte que coûte ? C’est un passage obligé qui peut se faire en douceur, de manière progressive et en définissant des rythmes de retour différents selon les missions, les entreprises, les profils. C’est au manager de mettre en avant les avantages du retour dans les locaux pour motiver leurs équipes à revenir. Rien que le fait de se « croiser dans les couloirs » peut faire naître des idées nouvelles, des projets et des envies de collaborations. Les conversations de machine à café sont aussi très importantes car elles permettent de créer des liens. L’avantage le plus important dans la présence au bureau, reste la redéfinition de la frontière vie pro, vie perso.

 

Malgré tout, il n’y aura pas de retour à temps plein au bureau dans les mois et les années à venir, et l’impact de la crise sanitaire a bien transformé le monde du travail. Ne pas être flexible deviendra un frein pour recruter des talents, et le flex office sera un critère primordial pour un jeune diplômé qui va chercher un travail. La flexibilité au (télé)travail doit devenir « la norme ».

L’immobilier de bureau doit donc se réinventer :

Les conséquences sur l’immobilier de bureau vont être énormes dans les mois et années à venir. En effet, après deux excellents crus 2018 et 2019, le marché des transactions immobilières de bureaux à la Défense fait grise mine. Frappés de plein fouet par la crise sanitaire, les bailleurs affichent un taux de vacances de leurs plateaux de plus de 10 % au premier trimestre 2021.

Du fait de la pérennisation du télétravail deux à trois jours par semaine, pour de nombreux salariés du secteur de la Défense, les ­entreprises doivent reconsidérer l’occupation de leurs locaux et ­pourquoi pas en diminuer la taille. Elles font aussi face à un enjeu majeur : comment bousculer les habitudes des télétravailleurs et les faire revenir en présentiel ? Flex office, salles de sport ou de détente, bureaux design… Des architectes d’intérieur spécialisés dans le ­tertiaire pensent déjà les bureaux de demain et la fin de l’hégémonie de l’open space.

Pour se sortir de la crise, les acteurs du quartier d’affaires, qui ­continue de jouir de nombreux atouts, vont pouvoir jouer sur trois leviers : une retarification des loyers, largement amorcée, la divisibilité des surfaces en location pour s’adapter à la demande baissière des entreprises et enfin un travail sur l’attractivité du quartier, redynamisé grâce aux nouveaux espaces de restauration et à l’offre croissante de transports en commun et en mobilités douces.

 

 

La généralisation de l’hybridation du temps de travail, mêlant distanciel et présentiel, couplée à la difficulté de certaines entreprises à ramener leurs salariés sur le chemin du bureau, les espaces de travail vont devoir gagner en flexibilité et en pouvoir d’attraction. De plus, le télétravail régulier de nombreux salariés va pousser les directions d’entreprises à mettre en place des roulements de ­personnels, avec des bureaux anonymes, à l’image des espaces de co-travail : ce sont les flex-bureaux. Il y a ­également fort à parier que des sociétés en profiteront pour réduire la taille des superficies louées. Chez Homelike Office, on vous aide à redéfinir vos priorités et à trouver votre nouveau bureau, adapté notamment au flex travail.