L’année 2016 a été marquée par une hausse de 254% du nombre de demande de nationalité française par les britanniques. Bien que depuis les attentats les américains aient largement réduit leurs investissements dans la capitale, le Brexit a eu l’effet inverse sur les français expatriés au Royaume-Uni et principalement à Londres.

A la recherche d’une résidence principale, d’un pied-à-terre ou d’un investissement, les raisons varient. On note cependant une cible fortunée qui investit principalement dans des biens haut de gamme.

 

La France : un marché intéressant pour les investisseurs

Au niveau immobilier, le marché français (et plus particulièrement parisien) rivalise avec ses confrères de l’union européenne. Ses caractéristiques en font un marché attrayant pour les investisseurs français et étrangers, qu’ils soient investisseurs institutionnels, sociétés cotées, fonds d’investissement fermés et ouverts…

Reconnu comme une valeur refuge avec peu de risques, l’investissement dans l’immobilier francilien est prisé par les investisseurs. La France occupe actuellement la première place des investissements en Europe.

Certaines entreprises anglo-saxonnes sont ainsi susceptibles de quitter le territoire et de venir se relocaliser en Europe occidentale. L’Ile-de-France semble être un point de chute attrayant pour les entreprises, mais ses contraintes fiscales et sociales représentent tout de même un frein si nous la comparons à d’autres villes européennes. Il est nécessaire de mettre rapidement en place des solutions concrètes afin d’attirer les investisseurs étrangers : accompagnement au transfert d’entreprise, aménagements fiscaux… L’enjeu économique est primordial.

 

Le Brexit pèse sur l’attractivité immobilière parisienne

On sait déjà combien toute crise peut avoir un impact sur le marché du logement, et déséquilibrer ainsi la délicate équation du marché. Les effets du Brexit rendent les expatriés et résidents méfiants vis-à-vis des conséquences à venir, et portent préjudice au marché britannique et surtout Londonien.

Le cabinet d’avocats d’affaires Baker & McKenzie a réalisé une enquête sur 250 cadres ressortissants européens localisés à Londres, dont les entreprises font partie du principal indice boursier britannique. Parmi les interrogés, 56 % d’entre eux ont affirmé être prêts à quitter le Royaume-Uni d’ici moins d’un an, dont 43 % du secteur financier.

Tous les expatriés ne sont pas décidés à revenir en France, mais sont inquiets du devenir de la situation économique au Royaume-Uni. Beaucoup cherchent à investir et achètent donc des pieds-à-terre, au « cas où ». 2016 a enregistré une hausse de 10% des demandes de pieds-à-terre, un chiffre toujours en hausse.

 

Macron élu : un fait positif pour le Royaume-Uni ?

Le Brexit oui, mais pas que. L’élection d’Emmanuel Macron a rassuré les acquéreurs étrangers qui craignaient l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir. La promesse du nouveau président d’exclure de l’assiette de l’ISF les patrimoines financiers, couplée à une large majorité législative, est un avantage considérable qui pousse les riches britanniques à rejoindre la capitale.  En parallèle, la dépréciation considérable de la livre sterling a lourdement sanctionné le pouvoir d’achat des travailleurs, qui cherchent à investir leur argent dans une monnaie forte : l’Euro.

 

Un marché de niche qui explose

A la recherche de biens hauts de gamme, les britanniques investissent les beaux quartiers et banlieues huppées de la capitale. Parmi ces acquéreurs, on note de nombreux retraités nantis, et businessmen.

L’année 2016 a été marquée par une hausse des transactions sur les biens haut de gamme : le volume de ventes de biens d’un montant supérieur à 2 millions d’€ a bondi de 31% en 2016, soit plus d’un milliard d’euros de vente réalisé par 14 agences parisiennes.

Représentant 1% des ventes, ce marché de niche a été très bénéfique aux agences commercialisant des biens de luxe. En 2016, le prix du m² de plus de 15 000€ a progressé de 9%. Les britanniques représentent aujourd’hui 10% des acheteurs étrangers. Ils occupent la deuxième place derrière les italiens qui représentent 17% des acheteurs.

 

Cet afflux d’acquéreurs britanniques a donc un impact direct sur l’augmentation des prix de l’immobilier à Paris et donc sur la baisse du pouvoir d’achat immobilier de la population locale. En plein boum, le secteur de l’immobilier de luxe à Paris est le premier touché par l’effet du Brexit, avec des prix qui pourraient être touchés par une hausse de 10 à 20% dans les mois à venir.

Charlotte notre nouvelle recrue, tout juste rentrée de Londres témoigne :

« Le 23 Juin 2016, les expatriés français, dont je faisais partie, ont subi une véritable onde de choc, surtout à Londres. Avec cette sortie annoncée de l’union européenne, il y a deux écoles : ceux qui préfèrent anticiper et rentrer et ceux qui attendent de savoir quels seront les nouveaux accords commerciaux négociés entre l’Angleterre et l’Union Européenne. Dans tous les cas, l’avenir des ressortissants européens est incertain sur le sol anglais, il faudra attendre le 29 mars 2019, fin des deux années de négociations après l’enclenchement de l’article 50. D’ici-là, il faut s’attendre à une vague de retours de français expatriés mais aussi de britanniques pro-union européenne. Wait and see….»

 

On attend donc de voir ce que va donner la négociation entre Londres et Bruxelles : affaire à suivre !

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